Les endroits les plus sombres…

« Les endroits les plus sombres de l’enfer sont réservés aux indécis qui restent neutres en temps de crise morale. »

Cette citation basée sur une interprétation de l’Enfer de Dante était, semblerait-il, l’une des préférées de John Fitzgerald Kennedy. Refuser qu’il pleuve n’a jamais empêché la pluie de tomber. Et refuser de se mouiller ne permet pas toujours d’y échapper. En temps de crise morale, personne n’est à l’abri et qui ne dit mot consent. C’est pourquoi ceux qui restent neutres se retrouvent nécessairement « dans les endroits les plus sombres de l’enfer ».

Nous ne pouvons pas rester neutres dans la période que nous traversons. Nous sommes tous concernés par la pandémie mondiale, le désordre climatique, les catastrophes écologiques, la dilapidation des ressources, l’accroissement des menaces, des injustices et des inégalités… Nous ne pouvons pas simplement chercher à sauver un système qui bafoue nos valeurs et dont on sait qu’il ne laissera que des cendres à nos enfants. Encore une fois, si nous ne changeons rien, nous aurons gâché cette crise. Il y a le monde (que nous ne transformerons pas en un jour), et il y a la façon dont nous y prenons part. Commençons déjà par faire notre part – maintenant.

« Tu veux un monde meilleur, plus fraternel, plus juste ? Eh bien commence à le faire : qui t’en empêche ? Fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux qui veulent. Fais-le en petit, et il grandira. » écrivait Carl Gustav Jung au siècle dernier. Il avertissait aussi « Ceux qui n’apprennent rien des faits désagréables de leurs vies, forcent la conscience cosmique à les reproduire autant de fois que nécessaire, pour apprendre ce qu’enseigne le drame de ce qui est arrivé. Ce que tu nies te soumet. Ce que tu acceptes te transforme. »