Billet du moment – Mars 2021
Le silence, et puis le vent
« Je voudrais le silence enfin, et puis le vent. » (Renaud)
Je pense souvent à cette phrase que j’ai lue il y a longtemps. Elle exprime superbement le besoin que l’on ressent parfois de sortir du bruit du monde. Lorsque nous sommes saturés de vacarme, ou débordés par le stress, le silence peut devenir une nécessité absolue. Nous aspirons alors à nous extraire de toute cette agitation, à nous octroyer un temps de lenteur et de présence : simplement sentir la caresse du vent frais sur le visage, écouter le silence qui émane des paysages enneigés, et respirer.
Pour autant, se rapprocher du silence n’est pas facile pour tout le monde. Cela implique de reprendre contact avec soi-même et avec ses émotions, ce qui n’est pas toujours confortable. On dit d’ailleurs qu’il est paradoxal de rencontrer autant de bruit intérieur quand pour la première fois nous essayons d’être assis en silence. C’est pourquoi tant de personnes ont du mal à se poser, et préfèrent s’abîmer dans le bruit et le mouvement – au point parfois de s’y perdre. Le silence facilite le recueillement, il nous aide à renouer avec ce qui est essentiel pour nous.
Le silence n’est pas synonyme de solitude, il peut se partager (il nous arrive même de savoir que l’on est du même silence). Le silence n’est pas non plus antinomique avec la musique. Comment ne pas évoquer à ce sujet la musique de l’immense Arvo Pärt ? L’œuvre de ce compositeur contemporain est un monument de couleurs éthérées et aériennes d’une incroyable pureté. Arvo Pärt compose du silence… Et c’est tout simplement la plus belle musique du monde. Pour reprendre ses mots, «Stop ! Plonge-toi dans l’instant, ne le lâche pas et vis comme dans l’éternité. »
qui nous piègent tous »