Il nous faut…

(Extrait du livre « Ne laissez pas votre vie se terminer avant même de l’avoir commencée »)

Le poète Vladimir Maïakovski a écrit un jour : « Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent ». Cette phrase, qui se trouvait sur une affiche de rue il y a quelques années, m’a saisi un soir après le travail et elle ne m’a plus jamais quitté depuis. Il me semble qu’elle contient à elle seule l’essence de la vie même. Une fulgurance qui réunit le tragique et la lumière, et qui souligne l’urgence de vivre, de travailler à rester vivant.

Oui, il nous faut arracher la joie aux jours qui filent.

Il nous faut goûter le vent frais sur le visage, les parfums et la pluie. Il nous faut contempler les montagnes et leurs cimes rayonnantes dans le coucher du soleil. Il nous faut cueillir les rires des enfants qui jouent au loin sur la plage. Il nous faut prendre part à ce prodigieux spectacle qui continuera sans nous. Il nous faut nous rappeler que nous ne possédons rien devant l’éternité.

Il nous faut offrir du temps et de l’attention à ceux que nous aimons car c’est ce qu’il y a de plus précieux dans l’univers ; nous suffoquerons, à l’heure de notre mort, de ne pas leur en avoir donné plus. Il nous faut embrasser des malheurs et continuer d’avancer vers ce qui est juste, beau et bon. Il nous faut flâner dans les villes et errer à travers les champs. Il nous faut veiller tard pour admirer encore une fois le ciel étoilé…

Et un jour, il nous faut partir.